Avec une situation d’accès très compliqué à un logement abordable avec actuellement plus de 50.000 ménages en région bruxelloise sur la liste d’attente pour un logement social et une attente moyenne dépassant les 10 ans, Bonnevie en tant qu’organisation active pour le droit au logement est confrontée à cette situation qui ne s’améliore guère au fil des années.

Face aux difficultés du public de Bonnevie pour trouver un logement correct et adapté à leur composition de ménage, deux anciens travailleur-euse (respectivement Assistant social et Architecte) ont lancé en 2012 le Community Land Trust Bruxelles (CLTB) après avoir participé à une conférence à Lyon qui présentait le modèle.  Le Community Land Trust est un modèle né aux Etats-Unis à la fin des années 1960 qui permet la dissociation du bâti et du terrain dans l’optique de créer des logements abordables pour des ménages à faibles revenus, le terrain restant la propriété de la communauté et ne pouvant jamais être revendu, ce qui permet d’appliquer une clause anti-spéculative à la revente des logements. Au-delà des Etats-Unis, ce modèle s’est également diffusé au Royaume-Uni.

Au CLTB, premier Community Land Trust d’Europe continentale, la plus-value à la revente est limitée à 25%, les 75% servant pour bâtir de nouveaux logements selon le même modèle. Pour permettre davantage de mixité sociale et favoriser la faisabilité financière des différents projets, le CLTB a prévu 4 différentes catégories de revenus de la catégorie A (les ménages avec les revenus les plus importants mais toutefois inférieurs au plafond d’accès au logement social) à la catégorie D comprenant les personnes aux plus faibles revenus.

Le projet Arc-en-Ciel qui est le premier projet du CLTB proprement dit – en fait un projet-pilote,  a débuté en 2013 a destination de 32 ménages.  Le groupe initial a néanmoins connu des changements en raison de la durée nécessaire pour la réalisation du projet. En effet, alors que le permis d’urbanisme était introduit fin 2015, il a fallu compter près de 2 ans pour se voir in fine décerner le permis d’urbanisme, ce qui a conduit nombre de personnes à renoncer par découragement ou impossibilité d’obtenir leur crédit pour des personnes ayant atteint un certain âge.

La Maison de Quartier Bonnevie et le CIRE se sont répartis l’accompagnement social des ménages, principalement en fonction du lieu d’habitation. Par ailleurs, tandis que le CIRE s’occupait de préparer les futurs habitants à la copropriété et au Vivre Ensemble, la Maison de Quartier elle, les  préparait aux questions d’Usage et de familiarisation avec les techniques de leur futur logement passif.

La Maison de Quartier a par ailleurs suivi le chantier de construction lors de visites hebdomadaires avec les futurs habitants. Il avait en effet été convenu avec l’entreprise générale de construction que chaque semaine un ménage puisse se rendre sur les lieux pour constater l’évolution de la construction et dans certains cas pouvoir visualiser les techniques du passif mises en œuvre.

 Le chantier s’est terminé en septembre 2019 et les habitants sont devenus propriétaires et ont emménagé dans leur logement en février 2020 juste avant le confinement. L’accompagnement qui était prévu pour se poursuivre encore 2 ans après l’emménagement a pris comme prévu à la fin février 2022.